Ou comment traquer un trésor forestier qui ne pousse que quand il en a envie
Il y a quelque chose d’étrangement magique dans la chasse à la morille. Un peu comme si la nature avait décidé de jouer à cache-cache, en ne laissant derrière elle que des indices subtils : une souche humide, une pente orientée plein sud, un vieux pommier tordu… Mais attention, le jeu n’est pas pour les impatients. Trouver des morilles, c’est accepter de marcher longtemps, parfois bredouille, pour un moment de grâce qui dure… 5 secondes. Le temps d’apercevoir cette drôle de tête gaufrée émergeant du sol.
Le bon moment, c’est maintenant (ou presque)
La saison des morilles, c’est court. Si vous lisez ces lignes entre mars et mai, il est peut-être encore temps. Ces demoiselles poussent quand le sol se réchauffe, juste après les pluies, quand les températures jouent autour des 12-18°C. Ni trop chaud, ni trop sec. Le moment parfait, c’est souvent trois à cinq jours après une bonne averse suivie de soleil. Et si c’est un matin brumeux ? Courez-y.
Les lieux préférés des morilles
Pas la peine de partir dans des jungles lointaines. Parfois, elles sont juste là, à deux pas. Voici quelques lieux qui valent le détour :
- Sous les frênes, les pommiers, les ormes ou les peupliers. Et si le coin a brûlé l’an dernier ? Bingo.
- Les lisières, surtout celles tournées vers le sud. Le sol y chauffe plus vite.
- Les terrains remués : vieilles coupes forestières, fossés, talus, bords de chemins…
- Les anciens vergers, les clairières oubliées, même les vignes ou jardins laissés à l’abandon. Oui, comme en urbex, il faut aimer fouiller le passé.
L’art de chercher… en regardant autrement
Marcher dans la forêt en cherchant des morilles, ce n’est pas marcher. C’est scanner. Ton œil doit s’entraîner à distinguer une forme gaufrée au milieu des feuilles mortes. Au début, tu ne verras rien. Puis une fois la première repérée, tu t’aperçois qu’il y en avait quatre autour. C’est comme un déclic. Tu entres dans un autre monde.
Un conseil : baisse-toi. Regarde de profil. C’est souvent au ras du sol que tu verras apparaître ce petit bonnet brun-beige, comme un elfe en vadrouille.
Et autour de moi, alors ?
La magie, c’est que partout en France on peut trouver des morilles. Mais pas n’importe où. Si tu veux éviter de courir dans tous les sens :
- Regarde les cartes géologiques : les morilles aiment les sols calcaires, alluviaux, bien drainés.
- Explore les zones brûlées l’an dernier, les anciens vergers oubliés, les pentes sud peu fréquentées.
- Parle aux anciens. Sérieusement. Beaucoup de cueilleurs ont un spot secret qu’ils défendent comme un trésor. Mais parfois, ils lâchent un indice à qui sait écouter.
Pour vous facilitez la tâche, nous avons créé des cartes par région qui indique les zones où toutes les conditions de pousse sont réunis !